Tout avait été organisé pour que Dominique Strauss-Kahn
soit le champion de la gauche à l'élection présidentielle de
2012. L'arrestation du patron du FMI, le 14 mai, à New York,
a complètement rebattu les cartes de la primaire socialiste.
Et, une fois la stupeur passée, la politique a vite repris ses
droits. La «primaire de confirmation» s'est transformée en
un match sans pitié entre Martine Aubry et François Hollande,
deux «bébés Jospin» qui se détestent.
Hélène Fontanaud et Sophie Landrin, qui ont suivi de près
pendant plusieurs années les principaux protagonistes de
cette bataille, livrent ici une galerie de portraits détonants.
Le député de Corrèze est parti le premier, à l'été 2009,
dans l'indifférence railleuse de ses camarades, pour s'imposer
peu à peu comme l'anti-DSK, le héros rassurant d'une gauche
qui rêve de victoire. Martine Aubry n'a jamais réussi à se
débarrasser de l'ombre pesante de Dominique Strauss-Kahn,
passant à côté d'une campagne incertaine. Quant à Ségolène
Royal, elle a cru tout au long de l'aventure qu'elle pourrait
rééditer l'exploit de la primaire de 2006. Si elle a été durement
vaincue, elle a néanmoins réussi à retourner la situation en
devenant faiseuse de roi dans le match ultime entre les deux
challengers.
Cette plongée dans les coulisses d'une compétition inédite
révèle en partie les clés de l'affrontement de 2012, et peut-être
les contours de la future présidence.
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