Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'étaient évacués les camps de concentration, entre 250 000 et 300 000 détenus ont perdu la vie sur les 700 000 qui y étaient encore internés en janvier 1945. Ils ont été massivement massacrés par leurs gardiens à la veille du départ, par les escorteurs des colonnes d'évacués ainsi que par des meurtriers de provenance diverse dont un bon nombre de civils, et ce, souvent sur le territoire de l'Allemagne. Même dans l'histoire du IIIe Reich qui, malgré la brièveté de son existence, a atteint des niveaux de criminalité inédits, on trouve peu d'exemples d'un meurtre de masse aussi féroce, aussi cruel et aussi efficacement mené que celui qui fut perpétré à la veille de son effondrement final.
En quoi cette ultime période du conflit durant laquelle se joua le dernier acte du génocide nazi est-elle singulière ? S'agit-il d'une phase différente de celle qui avait précédé la fin d'octobre 1944, date à laquelle Himmler donna l'ordre de cesser les massacres à Auschwitz ? Relève-t-elle de la politique génocidaire amorcée à l'été 1941 ? Tout s'explique-t-il par le chaos lié à l'effondrement du régime ? La période des marches de la mort se distingue-t-elle des autres étapes du génocide nazi par des traits spécifiques ?
Ces questions n'avaient quasiment pas été débattues jusqu'à présent malgré l'abondance des travaux scientifiques sur les camps de concentration et le génocide nazi. Cette étude, qui s'appuie sur un abondant matériau d'archives en toutes langues dispersées un peu partout dans le monde, est la première à décrire et à analyser la fin du IIIe Reich sous son aspect' le moins connu : sa tentative ultime pour achever sa « mission historique » en liquidant les ennemis de la « race aryenne » et ses adversaires politiques avant son propre anéantissement.
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