« Parfois je croise (dans la rue, sur des routes) des maisons dont les signaux me mordent le coeur. Souvent je me demande pourquoi. Celle-là tout d'un coup. Pas grand-chose à voir avec le lieu, ou la beauté. Des neuves, des vieilles. Qu'est-ce qu'elles ont. Façon qu'elles ont de dire. Il y a des maisons heureuses, d'autres qui suent la tristesse, les heureuses et les tristes ne sont ni plus laides ni plus belles, ce n'est pas à ça que la chose se voit ; des signaux, je te dis, mais guère décelables. C'est ainsi les maisons. Tout ce qui nous fait est là, tout ce que nous y faisons, et c'est la même chose. »
Comme dans un murmure, une délicate confidence, Antoinette Dilasser nous fait entrer dans ses maisons, elle y convoque des ombres - des hommes, des femmes « lisibles là » - avec ce qu'elles ont laissé d'elles, dans leur soin jaloux aux choses, à l'ordinaire des jours. Cet « humain comme il peut » avec « son inépuisable, touchante, indéracinable bonne volonté ». Comme les deux autres de cette « lamentable histoire, le vieil Adam et sa vieille Ève fichus dehors, chassés, exclus ».
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