Les Lumières au péril du bûcher
Helvétius et d'Holbach
Les Lumières n'ont rien laissé de côté : curiosité universelle, critique sociale, subversion politique, bataille (anti)religieuse... Leurs représentants ont tous soumis les idées dominantes et les institutions régnantes à un examen rigoureux. Tous deux collaborateurs de l'Encyclopédie et presque contemporains (Helvétius, 1715-1771, d'Holbach, 1723-1789), ils représentent des courants très radicaux : athées tous deux - ce qui les différencie de beaucoup de leurs amis plus ou moins déistes -, matérialistes résolument (mais l'un et l'autre d'une façon un peu différente). Ils sont d'une origine plus prestigieuse que les Diderot et d'Alembert : d'Holbach est un aristocrate allemand qui tient table ouverte à Paris, Helvétius a été fermier général et s'est retiré fortune faite. Bien entendu, ils se connaissent et s'estiment, par leur position sociale, ils démultiplient en quelque sorte les idées subversives. À côté des chefs de file intellectuels et à côté des dames qui tiennent salon, ils alimentent les élites en thèmes de réflexion, les invitant à toujours plus d'audace.
Il est éclairant et fécond, pour un historien de la société et historien des idées comme Guy Chaussinand-Nogaret, d'évoquer leur destin et leurs oeuvres sous forme de « vies parallèles ». Un livre neuf et original.
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