Il paraît enfin acquis que Sébastien Castellion fut un traducteur sagace et talentueux de la Bible en latin – la Biblia de 1551, après son essai sur le Pentateuque de 1546, le Moses Latinus – comme en français – la Bible nouvellement translatée à Bâle, chez Johann Herwagen, en 1555.,Après La Genèse qu’ils ont donnée en 2003 (TLF 553), deux des éditeurs de l’équipe initiale, n’ayant pu sans doute se dessaisir de la langue novatrice de Castellion, éditent aujourd’hui sa traduction des livres que la tradition attribue à Salomon (Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des cantiques). Nicole Gueunier et Max Engammare rappellent l’histoire de l’agrégation de ces trois livres et examinent le contexte exégétique que la Réforme protestante leur a forgé. C’est ainsi que l’histoire de la traduction de ces derniers, celle du Cantique des cantiques en particulier, est rapportée au cadre éminemment polémique des controverses qui opposèrent Sébastien Castellion à Théodore de Bèze et à Jean Calvin. Par ailleurs, le travail de traduction auquel s’est livré Castellion pour le français est comparé à celui qu’avait nécessité son édition latine. Les outils critiques usuels – notes, bibliographie, glossaire – servent la langue de Sébastien Castellion et en définitive célèbrent sa belle singularité.
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