Pise, Gênes, Venise : voici les trois grandes républiques maritimes italiennes en concurrence au coeur de l’empire byzantin. On croyait irrémédiable la décadence pisane après la défaite navale de la Meloria (1284) ; le dossier réuni par Catherine Otten- Froux livre des contrats commerciaux, des testaments, des procurations qui attestent l’activité des Pisans en Romanie jusqu’à la fin du xive siècle. À l’épreuve des faits, c’est-à-dire des documents d’archives, heureusement retrouvés, un nouveau mythe historiographique s’effondre. On connaissait l’étonnante prospérité de la colonie génoise de Péra, face à Constantinople, au xive siècle. Mais presque rien sur la vie de ses habitants. Les débris d’actes notariés pérotes, ici rassemblés par Michel Balard, viennent combler cette lacune, et mettent en évidence l’essor d’une société coloniale. Fragments aussi, les minutiers orientaux, subsistant dans les fonds des Archives d’État de Venise ; Angeliki E. Laiou a retrouvé l’un d’entre eux, instrumenté par Antonio Bresciano, qui se trouvait à Constantinople à l’été 1350. La guerre avec les Génois menace. Les marchands vénitiens se hâtent de mettre de l’ordre dans leurs affaires et restreignent leurs activités aux aires contrôlées directement par Venise. Trois dossiers, trois réseaux d’affaires parallèles, s’affrontant pour la domination économique de l’empire byzantin.
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