« Ce que l’on aime généralement dans la photographie de famille, c’est qu’elle nous restitue son histoire. »
On pense à Annie Ernaux et aux photographies qui, dans Les Années, organisent le récit et restituent le temps social et intime, images absentes que le lecteur, par procuration, découvre et souvent reconnaît, car ce sont les photos de tout le monde, ou du moins les photos d’un monde qui a la familiarité de l’album de famille, sorte d’objet universel et partagé.
Arnaud Genon inscrit son projet dans ce qu’il convient peut-être de considérer désormais comme un genre : dans un monde d’images virtuelles, l’archéologie familiale, photographique, devient l’expression contemporaine de la mélancolie. (Marta Caraion)
Arnaud Genon (né en 1975) travaille depuis plusieurs années sur l’œuvre d’Hervé Guibert et plus généralement sur la littérature de soi, l’autofiction et la littérature contemporaine. Auteur de plusieurs ouvrages et articles universitaires, il a publié deux autofictions : Tu vivras toujours (2016) et Mes écrivains. Une histoire très intime de la littérature, ou pourquoi j’ai commencé à écrire (2018).
Les indices de l’oubli propose une réflexion sensible et délicate sur nos rapports avec les vieux albums de photos de famille. Parallèlement, l’auteur s’interroge sur le souvenir que nous gardons des êtres qui ne sont plus, ce qui le conduit à poser également la question de l’immuabilité de notre identité. Même si le point de départ de ce récit est une expérience personnelle, celle-ci résonne immédiatement chez le lecteur qui se sent happé dans le cadre de la réflexion.
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