Jean-Marie de la Mennais (1780-1860), le fondateur des Frères de l'Instruction chrétienne, est beaucoup moins connu que son frère Félicité. Il est pourtant, comme le démontre fort bien l'ouvrage de Pierre Perrin, l'une des figures de proue de l'enseignement congréganiste en Bretagne. Convaincu que seul un enseignement religieux peut former l'homme tout entier, l'abbé de la Mennais est en effet présent sur tous les fronts de la scolarisation : instruction des campagnes bretonnes, éducation gratuite des filles et formation des institutrices laïques, développement de l'enseignement pour les esclaves dans les colonies, formation théologique du clergé. L'organisation de ses écoles, le choix des méthodes d'apprentissage (notamment son refus de l'enseignement mutuel), l'expérimentation d'un enseignement professionnel et agricole mais aussi ses luttes contre l'administration et ses prises de position sur les grandes lois de l'éducation s'inscrivent dans une histoire dynamique du débat pédagogique et des enjeux idéologiques qu'il recouvre : il s'agit là de défendre la liberté de l'enseignement et de Combattre le monopole universitaire. Cet ouvrage, clair et équilibré, devrait retenir l'attention de ceux qui s'intéressent tant à l'histoire religieuse qu'à celle de l'enseignement. Peut-être même réveillera-t-il la mémoire de l'« Ignorantin breton ». Pierre Perrin est chargé d'enseignement à l'IUT de Brest et enseigne la philosophie dans un lycée agricole. Son livre prend sa source dans la thèse de doctorat qu'il a soutenue en 1998 à Brest. En couverture : Portrait de Jean-Marie de la Mennais, (© cl. Maison-mère des Frères - Ploërmel).
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