Phénoménologiquement, l’horreur est une émotion aussi fondamentale que l’angoisse ou la joie dans notre rapport au monde. Pourtant, en dehors de quelques notations précieuses de Sartre, elle n’a jamais fait l’objet d’une recherche phénoménologique approfondie. Ce livre veut donc combler une importante lacune. Mais il entend aussi montrer que, au-delà de ses caractères invariants, l’horreur étant par essence une émotion au sein d’une histoire individuelle ou collective, elle a fait en Europe l’objet d’expériences psychiques, politiques et esthétiques successives, relatives à des « formes culturelles » (Cassirer) et à des « métaphores absolues » (Blumenberg) chaque fois différentes. Leur analyse peut nous mener à la compréhension des horreurs du monde présent, ainsi qu’à la perspective problématique de leur dépassement, en fonction de diverses hypothèses théoriques tant métaphysiques que juridiques ou esthétiques, analysées et évaluées au fil de la question : « Passée l’horreur, l’aurore ? »
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