30 millions de Soviétiques mobilisés entre 1939 et 1945 ; 27 millions de morts, dont 8 dans les rangs de l’armée : ces quelques chiffres suffisent à témoigner de l’ampleur du carnage subi par l’Union soviétique pendant la guerre. C’est le pays qui aura payé le plus cher la défaite du régime hitlérien.
Catherine Merridale entreprend de raconter cette guerre du point de vue du soldat ordinaire, du fantassin envoyé au front depuis toutes les régions de l’Union soviétique avec un armement et une formation sommaires pour arrêter les chars allemands.
Grâce à l’ouverture des archives soviétiques depuis 1991, elle a pu consulter les lettres que ces soldats ont envoyées à leur famille, les journaux intimes qu’ils ont tenus, les archives de la police secrète, les rapports des instructeurs politiques sur le moral des troupes. Ces documents ont été complétés par plusieurs centaines d’entretiens avec des rescapés de la guerre qui n’ont pas oublié…
Ce récit déchirant d’exploits, de souffrances, d’héroïsme et de mort nous permet de toucher du doigt la réalité quotidienne de tous ces hommes. Nous en suivons certains, à travers leur correspondance ou leurs notes, tout au long de la guerre, jusqu’aux retrouvailles difficiles avec leurs proches, ou jusqu’à leur mort dans les derniers combats, en Allemagne, avant de découvrir dans un dernier chapitre le sort cruel et ingrat que le régime stalinien a infligé aux rescapés de ce massacre.
Un livre bouleversant, qui fait découvrir une dimension largement inconnue de la Seconde Guerre mondiale, habituellement dominée par l'historiographie du front ouest.
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