À force, le constat, par sa lucidité, est devenu un lieu commun : le
modèle occidental d'exploitation des ressources naturelles arrive à sa
limite ; les ressources vitales s'épuisent dans des régions de l'Afrique, de
l'Asie, de l'Europe de l'Est, de l'Amérique du Sud, de l'Arctique et des
États insulaires du Pacifique.
Dans un magistral essai de configuration de notre avenir, nourri des
enseignements tirés de situations historiques passées mais analysées dans
leur spécificité respective, Harald Welzer jette un regard pour ainsi dire
clinique et tire la conclusion de cette situation avérée : de plus en plus
d'hommes disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie.
Des conflits violents opposeront tous ceux qui prétendront se nourrir
sur une seule et même portion de territoire ou boire à la même source en
train de se tarir. Bientôt la distinction entre les réfugiés fuyant la guerre et
ceux qui fuiront leur environnement, entre les réfugiés politiques et les
réfugiés climatiques, ne sera plus pertinente tant se multiplieront des
guerres nouvelles générées par la dégradation du milieu.
Les guerres induites par le climat seront la forme directe ou indirecte
de la résolution des conflits du XXIe siècle et la violence est promise à un
grand avenir : l'humanité assistera non seulement à des migrations massives,
mais à des solutions violentes aux problèmes des réfugiés ; à des tensions
dont l'enjeu sera les droits à l'eau et à l'exploitation, mais aussi à de
véritable guerres pour les ressources ; à des conflits religieux comme à des
guerres de convictions.
Creusant le sillon de l'anthropologie de la violence tracé par ses précédentes
recherches, Harald Welzer a écrit la première histoire, non convenue,
du XXIe siècle.
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