Perçues comme un moment exceptionnel et tragique de l’histoire des communautés anciennes, les catastrophes naturelles ne cessèrent, tout au long de l’Antiquité, de susciter l’étonnement, l’irraison et la peur. Elles furent l’objet de débats entre les défenseurs d’une opinion rationnelle, fondée sur la compréhension de l’harmonie et de la démesure du monde, et ceux qui, intrigués par la violence de tels phénomènes, en tenaient pour responsables les divinités. Il est néanmoins frappant de constater que les Grecs ne disposaient pas de mot pour désigner une catastrophe naturelle. L’enquête proposée ici repose donc sur une définition et un paradigme contemporains, l’étude des implications sociales qu’un aléa naturel impose aux sociétés. Loin de céder au fatalisme, les communautés surent s’adapter progressivement aux contraintes de leur environnement, tirèrent de ces expériences des enseignements au sujet des comportements à adopter et prirent des mesures efficaces afin de surmonter l’événement dévastateur. Les réactions populaires soulignent aussi la variété des attitudes face aux catastrophes : actes de bravoure ou de piété religieuse, évacuation des zones sinistrées, sollicitation des réseaux de voisinage, reconstruction des édifices ruinés. Ces réponses apportées au désastre révèlent les réalités quotidiennes dans les cités grecques. La catastrophe ne rompt ainsi pas le temps vécu, mais s’inscrit, au contraire, dans un processus historique de longue durée.
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