Monde germanique
Les fondateurs de la germanistique universitaire en France ont, dès la fin du XIXe siècle, défini leur discipline comme science de l'Allemagne. Dans une époque riche en tensions et en conflits, les germanistes français n'ont cessé de scruter le passé et le présent du pays voisin, pour tenter d'expliquer à leurs compatriotes sa singularité historique, mais aussi de les mettre en garde contre le danger qu'il pouvait représenter. On a pu alors parler à juste titre d'une germanistique de la vigilance, voire de la méfiance.
Roland Krebs propose ainsi un éclairage nouveau sur les relations franco-allemandes durant une période historique troublée, voire tragique. Durant la période 1925-1949 se détachent trois phases distinctes du discours et de l'action des germanistes. Après une courte période de détente pendant laquelle ils participent activement au rapprochement franco-allemand, la crise politique et sociale allemande, puis l'accession au pouvoir d'Hitler en 1933 les conduisent à une prise de position personnelle, mais surtout à proposer une explication du national-socialisme, de ses origines et de ses buts. Durant l'Occupation, leur fonction naturelle de médiateurs les expose au risque d'être instrumentalisés dans le cadre de la politique de pénétration culturelle mise en oeuvre par l'Ambassade allemande. Certains seront placés devant des choix cruciaux ou exposés à la persécution. Après la Libération, ils mettent leurs compétences au service de l'administration de la zone française d'occupation en Allemagne, ce qui leur permet de créer les conditions d'une future réconciliation franco-allemande.
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