Contrairement à une idée reçue, les Français sont présents dans la guerre de Sécession, épisode capital de l'histoire des Etats-Unis.
Au moment de l'appel aux armes, plus de cent mille d'entre eux vivent à l'ombre de la bannière étoilée. Isolément ou par petits groupes, certains de leurs compatriotes, tels que les princes d'Orléans, n'hésitent pas à traverser l'océan Atlantique pour offrir leur épée à la cause de leur choix et tenter de renouveler l'exploit de La Fayette.
Mêlés bon gré mal gré aux péripéties d'une lutte fratricide appelée à sceller les destinées d'une nation dont Alexis de Tocqueville venait de prédire l'essor, les Français n'en ont pas été de simples spectateurs ; à l'instar des autres groupes d'immigrants, ils en ont été à la fois les témoins, les acteurs et les victimes.
Au milieu du fracas des armes, la proclamation de neutralité de Napoléon III n'a guère été prise en compte. Géographiquement dispersés, idéologiquement divisés et jusque-là réfractaires à l'alliage américain, les Français rompent peu à
peu les amarres qui les liaient à la mère patrie pour céder à la marée montante de l'américanisation et s'attacher définitivement à leur pays d'adoption.
L'expérience de la guerre civile constitue pour eux un terreau propice à l'assimilation. À mi-chemin entre l'indépendance des Etats-Unis et le premier conflit mondial, les événements dramatiques qui se sont succédé de 1861 à 1865 ont ouvert un chapitre insolite et totalement méconnu de l'histoire des relations franco-américaines.
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