Ami de Flaubert et de Tourgueniev, un temps familier
des salons de la princesse Mathilde, voyageur et aventurier,
historien contemporain et sociologue, académicien,
Maxime Du Camp est d'abord un grand écrivain qui connaît,
dès son premier roman, en 1853, un succès littéraire retentissant.
Par sa formation classique et son esprit romantique, il
appartient pourtant à cette génération qui cherche sa place en
pleine vogue réaliste.
Avec Les Forces perdues, Du Camp brosse le portrait d'un
homme, Horace Darglail, et le tableau d'une génération, celle
qui est née trop tard dans un monde trop vieux. Inspiré de
nombreux souvenirs personnels, le récit fait de son personnage
principal l'aîné réussi des Frédéric Moreau et Deslauriers,
dès lors qu'Horace se résume par un cri : «je continue à rêver
l'impossible». Flaubert ne s'y est pas trompé qui voyait dans
Les Forces perdues un concurrent à L'Éducation sentimentale,
et ne pouvait qu'applaudir devant un bilan où les hommes
savent enfin mesurer avec lucidité leur parcours et constater :
«Quelle vie manquée, que de facultés restées stériles, que
d'efforts avortés, que de forces perdues !»
Plutôt que d'offrir à ses lecteurs un roman d'apprentissage,
Maxime Du Camp propose avec Les Forces perdues une
vraie réflexion sur l'existence humaine quand celle-ci se
réduit à une éducation sentimentale malheureuse, marquée du
sceau de l'épreuve permanente.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.