Les fonds souverains
Qui pourrait donc s'offrir dans une seule journée Total, Axa, BNP, Crédit Agricole, Bouygues, l'Oréal, Michelin, Danone, LVMH ? Peut-être un Etat, mais certainement pas une banque ou une multinationale, si importantes fussent-elles. Par contre, de nouveaux acteurs de poids, les Fonds Souverains, capables de mobiliser 4 000 milliards de dollars pouffaient relever le challenge, et ce d'autant plus que les dix plus importants d'entre eux, contrôlent 90 % de ces 4 000 milliards.
Certes, la crise financière ne les ont pas laissés indifférents, mais, malgré de lourdes pertes financières enregistrées par un certain nombre d'entre eux, dans leur participation au sauvetage des institutions monétaires et financières, leur puissance n'en n'a pas été pour autant altérée, bien au contraire.
C'est pourquoi ils apparaissent tantôt arrangeants, lorsqu'ils volent au secours des banques, tantôt dérangeants, lorsqu'ils font état de leurs richesses. En fait, ils ne sont jamais totalement arrangeants ou totalement dérangeants. Mais à un monde industriel en pleine crise, à la recherche de liquidités dont justement ils disposent, ils apparaissent insolents.
Fonds peu ordinaires, les fonds souverains doivent leur existence à une double anomalie. La première concerne l'inégale répartition planétaire des ressources naturelles. Un développement économique planétaire à plusieurs vitesses caractérise la seconde. L'analyse de leurs stratégies montre que mis à part les fonds chinois, les critères managériaux l'emportent sur tout autre critère. C'est peut-être pour ceux qui en sont dépourvus, ce qu'il y a de plus dérangeant.
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