Ce texte poétique à la structure ouverte ancre le récit dans un
passé mythique méditerranéen en même temps qu'intensément
actuel (le Cap Corse). À travers la voix de Minoa, qui
confie son désarroi, ses doutes, ses perplexités face à la vie et à l'amour,
toute une réflexion sur l'écriture est engagée. Pour explorer le monde
intérieur qui la fonde et dans lequel elle se débat, la narratrice choisit
des modalités d'écriture et des tonalités volontairement variées.
L'ensemble épistolaire des Feuillets de Minoa (première partie),
est ponctué par de brefs poèmes dont la tonalité sagement érotique
rompt avec la prose des lettres tout imprégnées du «sentimentalisme»
du XVIIIe siècle. Les Journuits (seconde partie) combinent récits oniriques
et prose. Les Petites fantaisies minoennes (3e partie), brefs textes
en vers, jouent le rôle d'intermède ludique. La dernière partie, Chants
de Minoa, rassemble des poèmes inspirés par la même ferveur lyrique.
Avec en ouverture une sextine écrite selon les règles mises en place
au XIIe siècle et, en chant final, le «Brame de la Minotaure», l'ouvrage,
tendu à l'extrême, constitue une partition surprenante. Si la voix
dominante est celle de Minoa, les différents modes d'expression qui
sont les siens pour la faire résonner, rendent compte d'une intériorité
polyphonique d'une grande intensité.
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