Les féminismes et la prostitution (1860-1960)
Dès la fin du XIXe siècle, la validité morale et sanitaire des règlements sur la prostitution, qui ont fleuri dans la plupart des villes d'Europe, est au coeur d'un débat public. Celui-ci oppose les réglementaristes, partisans du contrôle sanitaire et policier de la prostitution, considérée comme un « mal nécessaire », aux abolitionnistes qui, inspirés par la féministe anglaise Josephine Butler, condamnent, au nom de l'égalité morale entre les sexes, les règlements et les maisons closes autorisées.
La participation des féministes belges, françaises et suisses de la « première vague » au débat public sur la régulation de la prostitution est au coeur de cette recherche. À partir des sources du féminisme, cette étude apporte un éclairage sur les façons dont les mouvements féministes se sont positionnés à l'égard des projets de contrôle social que la prostitution, élevée au rang de « problématique sociale », a inspirés à plusieurs niveaux d'échelle (international/national/local) pendant près d'un siècle (1860-1960). Au-delà de l'histoire des mouvements proprement dits, l'analyse des sources internes des associations et des personnalités féministes dévoile un champ historique peu exploré, celui des conceptions militantes des sexualités et de leur contrôle social.
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