Les faiseurs d'anges. Quatre ans après un avortement clandestin, Jeanne Blade se décide enfin à consulter. L'opération est devenue inévitable. Malgré cela, rien ne lui échappe des manières paternalistes du professeur d'obstétrique : le ton est donné de ce premier roman, ironique, distancé et toujours un brin narquois. C'est que Jeanne n'a pas le caractère d'une victime. À sa sortie de l'hôpital, le chirurgien lui annonce pourtant que sa stérilité serait bientôt irréversible.
La narration ne nous dira rien de sa réaction. On la retrouvera, bien plus tard, en grande conversation avec la Mêle-Brin, un esprit picard désinvolte et sourcilleux, avec qui elle entretient des relations mouvementées, épisodiques et imaginaires. Elle lui raconte son retour en France après une longue absence et son engagement dans les luttes féministes des années 1970. Et aussi sa rencontre avec un juriste algérien exilé, avec qui elle forme le projet d'avoir un enfant.
Portrait pudique et au cadrage serré d'une femme libre, ce premier roman fait également résonner l'esprit, les élans et les drames d'une époque - la question de la procréation et, d'autre part, le silence régnant sur la guerre d'Algérie - que Jeanne scrute avec une impatience non dénuée de préjugés, et surtout avec une insatiable curiosité.
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