En 1915, le conflit pousse l’Académie française à saluer, à travers les prix littéraires qu’elle décerne, des écrivains morts au combat. Charles Péguy, un des premiers disparus, reçoit ainsi, à titre posthume, l’important Grand Prix Broquette-Gonin. Alain-Fournier, le Prix Jules Davaine. Et, parmi beaucoup d’autres lauréats, mais inaugurant pour l’ensemble de son œuvre le palmarès du Prix du roman, Paul Acker. Paul Acker est né le 14 septembre 1874. Il a donc quarante ans quand il meurt pour la France, près du front de Thann, le 27 juin 1915, dans un accident. Une centaine de kilomètres, à vol d’oiseau, séparent son début et sa fin. Mais, entre les deux, il a écrit, en particulier des romans. À défaut de rééditer son œuvre complète pour le centenaire de la création du Prix du roman, nous avons choisi de donner à lire Les exilés. En 1911, Paul Acker y ouvrait son cœur d’Alsacien et désignait la déchirure qui le blessait : quelle était encore l’identité d’une terre annexée par l’Allemagne en 1871 alors que ses habitants, ou du moins une partie d’entre eux, se sentaient Français ? Un livre très enraciné dans le territoire d’où vient son auteur et bien dans l’esprit de son époque.
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