Pendant de longues années, d'étranges pèlerins hantaient les murs de la petite église de Saint-Dizier-l'Evêque, bâtie sur le tombeau de Desiderius, inhumé ici à la fin du VIIe ou au début du VIIIe siècle. La vie et la prospérité du village ont longtemps reposé sur le culte fait à saint Dizier, cet évêque dont certains disent qu'il fut tué par le diable. La tradition populaire et les légendes se sont emparées de Desiderius. Dès les premières années qui suivirent la mort du saint, son culte s'est mué en pèlerinage thérapeutique. Les pouvoirs miraculeux du saint s'exprimaient essentiellement sur les maladies mentales. La thérapie mélangeait exorcismes et contact avec les reliques, prise en charge morale, hydrothérapie, saignées et régime alimentaire. Ce mélange des genres a perduré pendant plusieurs siècles. De nos jours, le pèlerinage n'existe plus mais les croyants viennent toujours se recueillir sur le sarcophage de Desiderius. L'église romane a été remaniée mais elle attire encore les amateurs d'architecture. Les visiteurs sont intéressés par les reliques exposées et surpris par la pierre des Fous, symbole et mémoire de cet étonnant pèlerinage. Mais qui était donc ce Desiderius et quelles étaient vraiment les pratiques locales ? Sur quoi reposaient-elles ? Pourquoi et comment ont-elles disparu ? C'est l'enquête passionnante que mène Laurent Tatu dans cet ouvrage dont la portée dépasse largement le cadre de Saint-Dizier-l'Evêque.
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