Emblème de tout un courant de la science économique néo-classique, la figure de l’entrepreneur n’est pas la première image qui vient à l’esprit lorsque est évoquée la Syrie baasiste des années 1990. Pourtant, et ce bien avant la phase de libéralisation engagée par Bachar al-Assad dans les années 2000, les hommes d’affaires syriens occupent une place non négligeable dans la vie économique de leur pays. Bien qu’encore assez petite en 1992, l’existence de cette classe de nouveaux riches, qui a su faire son miel des concessions accordées au privé par le régime socialiste, témoigne, au-delà et en deçà des discours officiels, des mutations réelles de la société syrienne de la fin du XXe siècle. Dans son ouvrage, Joseph Bahout choisit d’aborder ce phénomène en se plaçant à cheval entre l’économie politique et la sociologie politique et entre la macro et la microéconomie. L’émergence de l’entreprenariat a, d’une manière certaine, été rendue possible par la mise en œuvre de politiques économiques favorables. Mais l’auteur n’omet pas d’insister sur la grande diversité des trajectoires et des parcours de ces chefs d’entreprises. Ces derniers constituent en effet un objet d’étude d’autant plus passionnant qu’il est pluriel et qu’il contribue de façon décisive, par le capital et les réseaux qu’il détient, à une progressive restructuration du tissu social et à la genèse de la société civile syrienne.
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