1954-1962 : la guerre d'Algérie blesse en profondeur deux populations,
la française et l'algérienne. Germaine Tillion, ethnologue
spécialiste de l'Algérie mais aussi ancienne résistante, ne peut rester
indifférente à tant de souffrances et à un tel gâchis. Mais, à la différence
de ce qui s'était produit en 1940, ses sympathies vont maintenant
aux deux côtés, or elle ne veut renoncer ni à son amour de
la patrie ni à son amour de la justice. Ce ne sont pas le bien et le mal
qui s'affrontent, mais deux ennemis complémentaires : le terrorisme
des uns justifie la torture des autres, la torture et les exécutions
capitales rendent licites les attentats. Que faire ? Tenter
d'arrêter cet engrenage infernal en s'efforçant de comprendre
l'origine du mal, en intervenant de toutes ses (faibles) forces pour
sauver des vies humaines.
Publié pour la première fois en 1960, alors que la guerre n'est
pas encore terminée, cet ouvrage est considérablement enrichi dans
sa nouvelle édition : il a plus que doublé de volume. A la suite d'une
histoire succincte de la guerre, où se rejoignent l'enquête érudite et
le témoignage personnel haletant, vient un ensemble bouleversant
de documents de l'époque : récit des rencontres avec le responsable
des attentats d'Alger, dénonciations virulentes de la torture, plaidoyers
contre la peine de mort, réponse cinglante à une attaque de
Simone de Beauvoir, correspondance abondante avec le général de
Gaulle, interventions pour faire libérer de prison aussi bien les
anciens «porteurs de valise» du FLN que les anciens factieux de
l'OAS - car Germaine Tillion sait rester «impitoyable pour le crime,
pitoyable pour le criminel».
Un livre d'une actualité brûlante à notre époque où d'autres
terrorismes se trouvent engagés dans un mortel face à face.
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