Quelle autre ville que Rome, l'Urbs par excellence, aurait pu mieux convenir à un congrès consacré aux élites urbaines médiévales ? Accueilli par l'École française de Rome, le XXVIIe Congrès de la Société des Historiens médiévistes français, auxquels se sont joints de nombreux collègues italiens, livre la réflexion de 21 communications prolongées par les conclusions de Jacques Le Goff, qui se veulent à la fois un bilan des recherches actuelles sur les liens complexes tissés entre la ville et leurs élites, et une impulsion donnée à de nouvelles voies d'approche de ces deux réalités mouvantes et difficiles à appréhender au Moyen Âge. Les élites urbaines se déclinent sur le mode comparatif - l'étude des mots, dans leur diversité temporelle et spatiale, le montre bien : plus nobles, plus riches, plus savantes etc. que les autres, bien que ces diverses formes de domination ne suffisent pas toujours à établir fermement leur contrôle sur le pouvoir urbain. Sont dégagées, notamment en Italie, les évolutions de l'oligarchie urbaine, contrôlée d'abord par les milites et les vassaux de l'évêque ou du comte, puis par les grands marchands, enfin par les serviteurs du prince lorsque celui-ci s'affirme. La méthode prosopographique précise les contours fluctuants de ces élites, dévoile les modalités de leur renouvellement - appuyées sur des stratégies complexes matrimoniales, commerciales, culturelles et politiques -, les hiérarchies et les conflits internes. Les pratiques de légitimation et de représentation du pouvoir dans et sur la ville, parmi lesquelles le jeu subtil de la renommée joue un rôle prépondérant, contribuent aussi à mieux cerner l'image d'eux-mêmes forgée par les puissants, mais aussi acceptée, non sans difficultés, par l'ensemble de la société urbaine.
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