Les élections ou comment « s'eslire quelque manière de vivre » ? « Élire, ce mot était à peine connu avant la Révolution », rappelle en 1801 L. Mercier, collectionneur de mots nouveaux, ajoutant qu'il était courant de lire : « On a éli M. Untel pour Président ». De fait, si la notion d'élection démocratique est récente et n'a cessé d'évoluer depuis la Révolution jusqu'à l'émergence des Primaires dans le paysage électoral français, en 2011, l'élection a de longue date sa place dans la langue française avec des sens divers. Olivier de Serres déclare ainsi en 1600 que « l'élection des bonnes semences est un des plus importants articles du gouvernement des terres à grain » !
L'électrice reste par ailleurs longtemps la « femme de l'électeur », avant qu'en 1856 Lachâtre affirme, avec vigueur, que « dans un avenir prochain, toutes les femmes seront électrices ». Raconter les élections, c'est voyager dans l'histoire, retrouver de grands écrivains et des humoristes (« Élection législative : Répartition des vestes sur le plan national », Noctuel ; « Élu. Voir Rêver », J. Maillot), mais aussi nécessairement s'émerveiller au coeur de mots. D'où viennent donc les mots scrutin, suffrage, vote, cens, ballotage, etc. ? Se souvient-on que suffrage est issu d'un mot latin désignant un tesson ? que les mots élection, lecture, et collège sont de même racine ? Alors, bonne lecture et bonne élection !
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