Les ecchymoses
Les ecchymoses, ce pourrait être la curieuse expérience d'une autopsie pratiquée sur un vivant. Et sans trop vouloir m'avancer, je crois déceler chez Héloïse un goût prononcé pour le jeu du tout possible : gravité et légèreté, violence et indifférence, malheur et éclat de rire, « endeuillement » et force de vivre. A fleur de peau et au coeur de l'être, intensément.
Cette fille écrit, parce qu'elle sait ce qu'il y a d'important à révéler, d'essentiel à vivre, mais aussi parce qu'elle a compris que l'écrivain a ce pouvoir précieux de jouer des paradoxes, de se jouer de nos paradoxes.
Aimer Héloïse, c'est saisir sa faculté d'user de certaines blessures profondes afin d'en faire des écorchures épidermiques colorées. Une contradiction apparente à elle seule mais dont le fond, aux aisances poétiques, s'accroche à des vérités simples et pourtant pas si évidentes de prime abord : « Alors cesser de vivre ce n'est rien, ce qui comptait c'était que cesser d'aimer c'était la mort assurée ».
Renaud Santa Maria
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