Le point de vue des éditeurs
Dans les eaux glacées du Belomorkanal (le canal de la mer Blanche) se reflète une époque glorieuse et douloureuse. Edifié en 1931-1933 par une armée de bagnards, cet ouvrage, qui reçut le nom de « canal Staline », fut aussitôt élevé au rang de mythe par la littérature, la photographie et le cinéma. Une preuve de « la venté du communisme », s'exclamait Gorki, enthousiaste de la rééducation des prisonniers. - Une preuve de son caractère génocidaire, répliquèrent les adversaires du régime, dénonçant un chantier aussi gigantesque qu'inutile. Puis le canal sombra dans l'oubli. Seuls les habitants de la Carélie russe se soucient encore aujourd'hui de cette voie de communication qui, après une décennie moribonde, reprend un peu d'activité depuis 2002
Entre 2006 et 2007, Anne Brunswic parcourt cette région, visite le canal pour autant que les autorités le lui permettent, séjourne dans des villes et des villages où la mémoire du passé soviétique reste très présente. Elle multiplie les rencontres avec les habitants, Russes et Caréliens, et recueille le témoignage de gens de toutes opinions, de croyants, de militants de la mémoire des camps, de communistes encore convaincus.
Carnet de voyage, enquête historique, chronique géo-poétique, Les Eaux glacées du Belomorkanal invite à comprendre ce que fut le communisme pour ceux qui l'ont vécu, quelles cicatrices il laisse après lui, mais aussi ce qui reste des rêves qu'il a suscités.
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