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Le statut de star ne protège pas contre les aléas de la vie. Roland Barthes la durement éprouvé. À la fin des années 1970, ce maître à penser était internationalement reconnu. Professeur au Collège de France, auteur de best-sellers, il traînait derrière lui une foule de disciples. Journaux et magazines se disputaient sa parole. Pourtant, Barthes ne sest jamais remis de la mort de sa mère, survenue alors quil avait soixante et un ans. Sa mère avec qui il avait toujours vécu, en compagnie de son frère. Les derniers jours de Roland Barthes a pour ambition demmener le lecteur dans lintimité dune célébrité. Le projecteur est mis sur lhomme, non sur luvre. Lhomme, ce « misérable tas de secrets », selon le mot dAndré Malraux. Un tel attachement à la mère résulte dune histoire familiale particulière. Pourquoi un grand esprit comme Barthes nest-il jamais parvenu à couper le cordon ombilical ? Pourquoi na-t-il pas réussi à dépasser le deuil de sa génitrice ? Pourquoi sest-il quasiment laissé mourir après un banal accident de la circulation ? Plus de vingt-cinq ans après la mort de Roland Barthes, lauteur est parti à la recherche de ses proches. Son enquête minutieuse témoigne de la fragilité du succès. Selon lexpression consacrée, Barthes avait « tout pour être heureux ». À ses amis, il apparaissait pourtant comme le « malheur vivant ». Loin de déboulonner une idole, ce récit à la fois pudique et impudique vise à lui restituer sa part dhumanité.