La «bande à Jésus», les «bobs et les majors» persécutent Pierre ou Madame B. de leurs lazzi, moqueries, allusions, divulgations et injures. Les malheureuses «victimes» ressentent d'étranges sensations : gustatives, sexuelles... Elles assaillent en conséquence les Autorités de leurs doléances et deviennent éventuellement dangereuses. Ce sont là les délirants chroniques.
Mais il en est d'autres : le mélancolique peut être persécuté, mais comme «victime coupable», humble, résignée. L'hypochondriaque peut ressentir, lui aussi la persécution, mais sans inimitié, à moins qu'une culpabilité obsessionnelle associée ne le jette sous le regard de l'autre, jusqu'à le pousser parfois au suicide. Une variété assez particulière du délire de persécution est celle où il est centré sur une perversion (par exemple exhibitionniste) ; une autre est celle du persécuteur familial qui assiège de son affection son parent imaginaire avant de lui présenter ses réclamations injustifiées...
Voilà, en esquisse, le riche panorama clinique que permet d'admirer cet ouvrage. Mais son intérêt est redoublé par un véritable discours de la méthode, dont se dégageront les notions de phénomène fondamental, de «revêtement» secondaire, sinon de «symptômes de premier et de second rang». Observation, distinction, discrimination des types sous tendent alors l'unique souci du soin dans le bornage des limites de la psychiatrie.
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