Au cœur de B., ville méridionale dite en déclin, l'auteur propose un voyage dans le temps autour des thèmes majeurs de son identité : le travail, les différentes immigrations, la modernisation et leurs incidences sur sa géographie.
Nostalgique et actuel, lyrique et combatif, ce récit intègre une histoire personnelle et une histoire urbaine exemplaire. Il y est question d'attachement, d'appartenance et de mutations douloureuses. Au fil de retours épisodiques, la narratrice, qui est partie, et son amie Madolaine, qui est restée, entretiennent une querelle lancinante et intime dont l'enjeu est la destinée de la ville, les phrases qui l'annoncent, les actions qui l'engagent.
Convoquant dans un va-et-vient incantatoire entre passé flamboyant et présent douteux - celui des repreneurs - les lieux et les personnages emblématiques de B., l'auteur mène un plaidoyer déchiré pour la survie d'une ville délaissée, de toutes les villes délaissées.
«Une ville, des villes, ce sont de vrais Phénix, Madolaine ! Une ville, des villes, ça meurt et ça renaît, deux fois, trois fois, cinq fois. Notre ville, par exemple, même si elle risque de mourir, ce n'est pas la première fois, il y en a eu d'autres, même des pires et elle s'en est toujours tirée ! [...] Occupée, meurtrie, mais aussitôt relevée elle recommence à vivre [...] On l'occupe à nouveau. Les uns et puis les autres. Et cette fois, quelle parade ? Elle fait la morte avant que n'entrent ceux qui viennent pour la tuer. Elle est sauvée.
Il y a des villes aujourd'hui qui ne trouvent que ça : faire les mortes. C'est très risqué, évidemment.»
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