Les colonies de vacances
À sa parution, en 1977, ce livre fit scandale. Alliant la rigueur du sociologue à la verve du polémiste, François de Negroni y alignait férocement les coopérants, avatar néocolonial de la présence française dans le tiers-monde. Il mettait au jour la logique souterraine de ces communautés expatriées qui, dans l'euphorie d'une parenthèse estivale outre-mer, se vivaient au travers de deux fictions : leur unité sociale et leurs divisions idéologiques.
Trente ans après, la lecture de ce classique de la littérature pamphlétaire demeure essentielle. Car si les coopérants, en tant que tels, ont fait leur temps, remplacés par les bataillons de l'humanitaire, il n'en va pas de même des postures, des thématiques ou des modes d'appropriation. La bonne conscience caritative, le sanglot de l'homme blanc, le rappel à l'ordre écologique, l'alibi du commerce équitable, le tourisme sexuel, etc., stigmatisés en leur genèse dans Les Colonies de vacances, sont devenus désormais les expressions dominantes de l'impérialisme.
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