Peu avant de disparaître Federigo Tozzi avait conçu une trilogie, dont seul le premier volet, intitulé Les Bêtes, fut publié de son vivant. Les Choses et Les Gens suivaient. Mal connus, ces deux derniers pans ont été publiés à titre posthume en 1981.
Récits, raccourcis ou fines décalcomanies, ces courts fragments d'une fraîcheur de style et de langue inégalée se nouent subtilement autour d'un thème annoncé dès le titre, d'apposition en apposition.
Inspirée par la lecture des prosateurs et nouvellistes médiévaux, dont Boccace et Sacchetti, la forme brève et précise est gage d'authenticité car elle interdit toute généralisation. Elle se borne à attester un fait, un événement ou un trait de caractère.
Dans chacune des unités de la mosaïque proposée, la sensation est exaltée. L'effusion du sentiment s'exalte de surcroît dans un désir de fusion de l'individu avec le tout cosmique vers un dépassement de la douloureuse séparation des éléments dont l'univers se compose.
Cet ensemble matérialise en outre la volonté du Toscan d'échapper au carcan des idées reçues, aux lourdeurs du poncif. Tozzi entendait inventer un nouveau genre littéraire. Sa trilogie témoigne à cet égard de son éclatante réussite.
« Pour Tozzi raconter consiste à capturer des actions mystérieuses, le mystère incalculable des faits et des gestes. Il ne s'agira pas d'une narration fondée sur un enchaînement de causes et d'effets, mais bien de comportements, de manières d'apparaître et d'exister résolus. D'où l'antinaturalisme de Tozzi. Le naturalisme raconte dans la mesure où il explique, Tozzi raconte dans la mesure où il ne sait expliquer. »
Giacomo Debenedett
« L'oeuvre de Federigo Tozzi se situe à mi-chemin de la ville de Sienne et de la névrose. »
Giorgio Manganelli
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