Qui ne connaît l'épisode dans lequel Dalila endort le puissant Samson sur son genou pour lui raser la chevelure et le livrer sans force à ses ennemis ?
De tous les récits bibliques, c'est sans doute l'un des plus célèbres, voire l'un des plus érotiques, sans que le lecteur sache que la scène qui inspira tant de peintres fait référence à un rituel antique désigné par un terme intraduisible : le Nazir.
Le Nazir désigne alors le jeune homme « consacré » à Dieu contraint de ne pas se couper les cheveux. Il deviendra par la suite un simple voeu que tout homme ou toute femme pourra prononcer afin d'exprimer sa piété au temple par l'offrande de sacrifices.
Analyser ce rituel permet de mieux saisir l'agencement des textes bibliques entre eux, d'aborder la religion de ce Dieu biblique sans image et d'approcher les origines de l'État israélite du Nord pour aller jusqu'au judaïsme du temple.
Mais surtout, les premiers auteurs chrétiens, ne lisant la Bible qu'en grec, avaient-ils une connaissance pratique du rite de Nazir ou ont-ils seulement utilisé ce motif à des fins hagiographiques ?
Prenant prétexte de cette possible mécompréhension, l'auteur évoque ainsi sous un nouveau jour les conditions historiques de séparation des deux religions.
Une exégèse puissante, qui révolutionne le sujet.
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