Au lendemain de l'armistice du 11 novembre 1918, toute la
France honora ses morts et glorifia ses héros. Mais, si les blessés
physiques furent reconnus, soignés et pensionnés, qu'en fut-il
de ceux qui en avaient été «quittes pour la peur» ? Qu'en fut-il
de ceux qui s'étaient trouvés ensevelis sous leur abri écrasé par
les obus ennemis, qui avaient assisté horrifiés au spectacle de
leurs camarades déchiquetés par les shrapnells, qui attendaient
de monter à l'assaut alors que, derrière le parapet de la tranchée,
ils voyaient ceux qui les devançaient s'écrouler un à un sous les
tirs des mitrailleuses allemandes ?
De ceux-là, les blessures demeurèrent négligées, voire niées.
Une fois la paix revenue, chacun s'en retourna à ses occupations
et à ses plaisirs, infligeant à ces blessés invisibles ce deuxième
trauma qu'est l'indifférence.
Ce livre leur rend justice et montre à travers la grande richesse
des tableaux cliniques comment l'approche des psychiatres
a évolué, faisant progressivement primer l'hypothèse du choc
émotionnel sur celle de la commotion physique. Comment,
peu à peu, s'est imposé le concept de «névrose traumatique de
guerre» qui rendait compte de la durée des symptômes et ouvrait
à des méthodes thérapeutiques plus humaines.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.