Cette série de proses brèves auxquelles Tozzi travailla
de 1915 à 1917, constamment republiées depuis cette date,
ont un seul point commun : dans chacun des 69 fragments,
un animal apparaît, de manière fortuite ou marginale, pour
parer le récit de sa signification propre. Chaque segment
narratif se trouve ainsi relié à toutes les autres par un subtil
fil symbolique.
Deux fragments, le premier et le dernier, donnent la
clef du texte. Ils se caractérisent par la présence du seul
animal qui, au sein du recueil, semble vivre en accord avec
la nature : l'alouette. Cet oiseau représente un besoin d'élévation,
de sens, d'accord avec la nature. Dans le premier
fragment est décrite la difficulté qu'a l'alouette à vivre dans
un monde dominé par l'homme ; dans le dernier, un appel à
l'animal afin qu'il revienne au sein de l'âme humaine pour la
régénérer.
Les narrations intermédiaires, dans lesquelles l'alouette
n'est pas présente, deviennent des allégories vides. Celles-ci
s'attachent à souligner le besoin d'un sens et l'impossibilité
de l'obtenir.
Les Bêtes est également le portrait d'un homme irrité
contre la vie et contre lui-même en polémique avec son
temps.
Les Bêtes de Federigo Tozzi est considéré par la critique
italienne non seulement comme un des sommets du récit italien
du XXe siècle mais, encore, comme le chef-d'oeuvre stylistique
de la prose italienne du temps. Ph. D. M
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