En terre d'Islam, le bain est nommé ḥammām. Ce mot arabe désigne l'espace dédié à la toilette qui peut prendre des formes très diverses allant d'une simple pièce dans la maison jusqu'à de vastes établissements publics ouverts à tous. En al-Andalus, dès la fin du viiie siècle, le bain apparaît dans des résidences et des palais, puis dans les villes et les campagnes. Les géographes arabes témoignent d'ailleurs de la présence de ces bains à travers leurs descriptions, les juristes tentent de réglementer les usages au sein du ḥammām tandis que les médecins arabes louent les vertus thérapeutiques du bain. L'essor des fouilles menées sur des complexes balnéaires depuis les années 2000 permet aujourd'hui. de renouveler considérablement notre connaissance de cet édifice incontournable de la vie quotidienne. En associant les textes du Moyen Âge et les sources archéologiques, une nouvelle étude sur le ḥammām d'al-Andalus peut ainsi être envisagée. Il faut d'abord s'interroger sur la naissance du bain dans la péninsule Ibérique et observer s'il est ce digne héritier des thermes romains comme on l'écrit si souvent. Progressivement, il se forme un bain andalusí et des modèles spécifiques apparaissent dans les villes. Mais le ḥammām n'équipe pas seulement les espaces urbains, il prend place également dans des maisons, des forteresses et des palais. Espace public et espace privé, le complexe balnéaire fait partie incontestablement du paysage d'al-Andalus. À partir des sources écrites arabes et des données archéologiques les plus récentes, cet ouvrage propose donc de reconstituer les formes, les espaces et les fonctions du bain dans un espace aux marges du dār al-Islam.
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