L'adonaissance, voici une notion nouvelle et nécessaire pour désigner
cette réalité moderne : les jeunes grandissent plus tôt et différemment.
Les adultes le comprennent mal et ne savent pas comment y faire
face.
Les longs entretiens recueillis et analysés par François de Singly sont
sans appel : les jeunes n'attendent plus la «crise d'adolescence»
pour s'affirmer. Ils le font dès l'entrée au collège, dès 10-11 ans.
Mais attention ! Contrairement à certains discours dénonciateurs, ces
adonaissants ne se donnent pas le mot pour être des «tyranneaux
domestiques» commandant des parents sans autorité.
Plutôt bien intégrés dans la vie de famille et ses contraintes, ils
s'individualisent en douceur, ils s'émancipent en prenant appui sur
les codes culturels de leur génération. Ils sont déjà «ailleurs» quand
on les croit encore «là». Ils apprennent à avoir un certain pouvoir
sur eux-mêmes.
Alors comment se comporter face à ce mouvement d'individualisation
précoce qui peut créer un réel désarroi, un sentiment de perte d'emprise
des parents sur leurs... adonaissants ? Comment accompagner sans
intrusion, comment respecter l'exigence d'autonomie sans s'installer
dans une sorte d'apartheid - adultes d'un côté, enfants de l'autre -
qui couperait court à toute possibilité de transmission ?
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