Il y a cinquante ans, alors que l'Occident chrétien célébrait la fête de l'Epiphanie, René Guénon s'éteignait dans un calme faubourg du Caire, à la lisière du désert. On avait cru jusqu'à présent que, en raison de son attitude de retrait, il avait été enterré en Egypte dans un «désert de silence». La redécouverte d'un fonds d'articles - ici publié - parus dans la presse égyptienne de 1950 à 1954, montre au contraire que sa mort, survenue dans une période de crise sociale et politique grave, a suscité de très significatives réactions du brillant milieu francophone du Caire. Deux études mettent ici en perspective le subit intérêt pour l'œuvre et la personne de celui que l'on avait baptisé "l'Ermite de Duqqi". Si l'arrivée des nationalistes égyptiens au pouvoir devait entraîner la mise en sommeil de la francophonie au Caire, l'influence de Guénon allait continuer à s'y exercer dans les milieux musulmans, notamment par le biais du Cheikh al-Azhar `Abd al-Halim Mahmud dont l'étude permet d'avancer un certain nombre d'hypothèses sur les options de Guénon dans un contexte confré-rique troublé. Néanmoins, les discussions qui s'étaient nouées au Caire sont encore aujourd'hui lourdes de conséquences pour les sciences-religieuses et le dialogue inter-religieux. C'est ce que montre une dernière étude sur les relations entre Louis Massignon et René Guénon. Cet ouvrage éclaire donc une question restée jusqu'ici inexplorée : la présence de la personne et de l'œuvre de ce dernier en Egypte. Ses études, nouvelles dans leur type d'approche, sont aussi accompagnées de témoignages d'intimes de Guénon tels Jean-Louis Michon, Nadjmoud Bammate, Martin Lings ou le Dr Katz ainsi que de la publication de lettres du métaphysicien français et de trente documents photographiques en partic inédits.
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