Chaque livre de Paulina Vinderman est comme une strophe ajoutée au long poème que constitue son Oeuvre entière. Après Barque noire, L'Épigraphiste. Nulle rupture, dans la brièveté de chaque livre mais un continuum où chaque fois recommence l'exploration d'un monde dans lequel abandon, solitude, mélancolie, douleur résonnent d'un même chant mezzo voce qui s'insinue et vous prend comme celui des plus beaux tangos.
Oui, il y a du tango dans ces poèmes. Le manque, l'absence les traverse. Et l'amour y est source d'une nostalgie étroitement liée au passé de l'enfance en même temps que d'un profond sentiment d'échec : L'amour est mort très vite, aussi vite qu'il est venu. Car c'est le temps qui gouverne notre vie - qui la fait et la défait, indissolublement : Désormais mon seul père est le temps, dit Paulina Vindermann. Et telle une épigraphiste, elle s'applique à déchiffrer les traces - les inscriptions - qu'il laisse en nous et hors de nous, chacun de ses poèmes étant ce déchiffrement même.
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