
Sur l'aile d'une assiette, éditée en 1919 lors du choix du siège de la Société
des Nations, on peut lire : «Genève, capitale du monde». La ville jouissait
certes d'une notoriété enviable sur le plan intellectuel et grâce à ses productions
de luxe. Pourtant, elle avait perdu la bataille du rail au XIXe siècle.
Bien que passionnés d'innovations scientifiques et techniques, d'automobiles
et d'avions, les Genevois y voyaient davantage le côté sport et loisirs.
Quelques passionnés et quelques visionnaires ont su gagner, pour
Genève, la bataille de l'air. L'histoire de l'aéroport raconte ce combat mené
durant près d'un siècle pour faire de Genève un aéroport intercontinental. De
la piste en herbe au tarmac en béton, il a fallu se battre contre les sceptiques,
les égoïstes, les adversaires du progrès technique, les défenseurs d'une
Genève passéiste, mais aussi contre ceux qui oubliaient l'exiguïté du territoire
ou les nuisances diverses.
Parmi les personnalités qui se sont engagées en faveur du désenclavement
de Genève figure Louis Casaï, souvent décrié de son vivant, mais dont la stature
était celle d'un homme d'Etat par sa vision du futur. Vouloir un aéroport
dans le marasme de la Seconde Guerre mondiale, alors que tout le trafic
aérien était interrompu, il fallait le faire ! Mais, en 1945, Genève était prêt, seul
aérodrome international de Suisse.
L'histoire s'est prolongée jusqu'au XXIe siècle, par le vote de crédits renouvelés
pour des infrastructures toujours plus performantes. Trois personnes en
1920 ; plus de 8 000 en 2009 travaillent dans le périmètre de Cointrin. Par trois
fois : en 1971 modestement, en 1991 largement, et en 2007 de façon écrasante,
le peuple a ratifié le choix de ses autorités. L'aéroport a permis le maintien des
organisations internationales et l'établissement de nombreuses multinationales.
Son histoire est aussi l'histoire de l'envol d'une ville, à la rencontre de
son destin.
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