"Un homme passe rue de Lille à Paris, aperçoit dans une vitrine la gravure de
ses rêves, L'enterrement de Mozart : après être entré dans la boutique, il est
contraint d'entendre divaguer le vieillard qui exhibe l'image pour attirer dans
son antre des inconnus auxquels il raconte la disparition d'Aristide, un chien
philosophe qui lui tint longtemps compagnie. Mozart n'eut pas d'enterrement,
il fut jeté à la fosse commune, la gravure est connue sous le titre Le convoi du
pauvre, et c'est Beethoven qui l'aurait baptisée L'enterrement de Mozart. J'ai vu
là une métaphore de notre époque où, par images et clameurs, de multiples
impostures et injonctions envahissent notre imaginaire. Quand Bruno
Mantovani et Roland Hayrabedian, pour Musicatreize, me demandèrent si
j'avais un sujet à leur proposer, j'ai longuement écouté la musique de Bruno où
la voix humaine se mêle malicieusement à celles des instruments. J'ai donc
récrit le conte baroque en le métamorphosant par un dialogue multiple, syncopé,
parfois même bouffon."
Hubert Nyssen
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