Si, dans l'espace francophone, la notion d'énonciation est approchée sous des angles différents, notamment par les linguistiques de l'énonciation et par la sémiotique, en quoi mérite-t-elle d'être réexaminée ? Cet ouvrage propose une vue d'ensemble des inflexions théoriques majeures qu'elle a connues au cours des soixante dernières années, des travaux marquants, en montrant, surtout, comment la sémiotique « post-greimassienne » à la fois prend appui sur la sémiotique développée par Algirdas Julien Greimas et par les chercheurs regroupés autour de lui et explore de nouvelles voies. Fidèle à la vocation interdisciplinaire de la sémiotique, le livre cherche à faire dialoguer la sémiotique avec la linguistique, mais aussi avec la philosophie et l'anthropologie. Le texte comme tout de sens et ses réécritures, mais aussi la textualisation, c'est-à-dire la dynamique à la base du « devenir un texte », avec ses passages et ses transversalités, sont au coeur de la réflexion. Le texte est abordé également du point de vue de sa matérialité et de son support, ainsi que de son statut, par exemple celui de l'oeuvre d'art. Tout au long de l'ouvrage, les hypothèses sont mises à l'épreuve de nombreuses études de cas : des textes littéraires (Yann Andréa, Michel Butor), des énoncés syncrétiques (Annie Emaux et Marc Marie), des tableaux et des collages (Paul Klee, Andy Warhol, Elaine Sturtevant, Cy Twombly), des photographies et compositions (Edward Steichen, Jeff Wall), des hyper- photos (Jean-François Rauzier), des oeuvres nanoartistiques (Susumu Nishinaga), un vidéoclip (Rino Stefano Tagliafierro), ou encore des écrits littéraires sur papier imitant les stratégies de l'hypertextualité numérique (Éric Sadin).
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