Dans un grand lycée de Tel-Aviv, une professeure d'anglais marque des générations d'élèves - sans qu'il soit tout à fait aisé de déterminer ce qui de son engagement absolu, de la nature particulière de son enseignement ou de sa vertigineuse discrétion laisse l'empreinte la plus forte. À moins que ce ne soit son suicide, au début des années 1980. Qui parachève son effacement tout en l'inscrivant à jamais dans la mémoire de ceux qui l'ont, sinon connue (personne ne semble avoir connu Elsa Weiss), du moins frôlée.
Elsa Weiss arrive en Israël après la guerre. Juive hongroise déjà adulte au moment de l'invasion nazie, elle a survécu à la Shoah dans des circonstances extraordinaires, comme passagère de ce qu'on appela « le train Kastner », du nom de l'avocat qui négocia avec les SS la vie sauve de plus d'un millier de déportés qui ne devaient que « passer » par le camp de Bergen-Belsen.
Dans L'Énigme Eisa Weiss, Michal Ben-Naftali explore et tente d'éclairer les résonances infinies d'un silence tonitruant - celui des rescapés. Elle invente le roman vrai de la vie de cette mystérieuse prof d'anglais dont elle fut elle-même l'élève. Enquête à la fois historique et intime, voyage entre le réel du vécu et les fictions de l'âme, récit d'une absence au monde et d'une très lente et très totale disparition, ce livre porte aussi l'hypothèse du langage comme seul refuge possible. Un remarquable usage de la littérature.
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