Max du Veuzit (1876-1952)
"J’ai toujours aimé, après une nuit passée en chemin de fer, à me réveiller de bonne heure dans un paysage inconnu. L’air salubre, l’espace, la vitesse, la nouveauté, accomplissent leur miracle... c’est une sorte de résurrection. Le fardeau des soucis semble moins lourd à porter, parce que l’ambiance journalière est loin.
Parti hier soir de Paris, après quelques heures de sommeil cahoté et interrompu à chacun des arrêts du train, me voici transporté en pleine Bretagne, à l’heure où le soleil, surgissant à l’horizon, emperle de mille feux scintillants la rosée nocturne épandue sur l’herbe et les buissons.
Je ne suis jamais venu dans cette partie de la France, et le paysage est tout nouveau pour moi.
Ces petits champs bordés de talus couverts d’ajoncs, au milieu desquels dominent quelques arbres rabougris, taillés à hauteur d’homme, divisent le paysage en une multitude de terrains d’un pittoresque effet, puisque, selon la culture de chacun d’eux, leur couleur change d’aspect et va du brun foncé de la terre fraîchement labourée à l’or roussi du blé mûr, au rouge incarnat du trèfle ou au vert tendre des saules se mirant sur l’eau.
La campagne est accidentée. Il y a des bosses et des creux, des plaines et des coteaux, avec des petits cours d’eau qui sillonnent l’étendue et qui donnent à ce paysage un aspect à nul autre pareil."
Romance.
Le jeune peintre Marc Abel arrive au Voulch, un coin perdu du Finistère, pour passer des vacances. Il découvre un vieux château en ruine, le château de Keridec, qu'il décide d'immortaliser sur une toile. Lors d'un pardon (fête bretonne), il rencontre Marie-Claire, une étrange jeune paysanne...
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