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Il faut bien avouer que, de nos jours, la lettre a perdu ses lettres de noblesse : le courrier électronique a fait naître une nouvelle forme de lettre essentiellement visuelle ; sa qualité tactile s'est évaporée, et avec elle, la relation, à la fois symbolique et phénoménologique, de la lettre au corps. Pour retrouver cette « corpo-réalité » de la lettre dans toute sa dimension, octroyons-nous un voyage dans le temps et l'espace de la littérature et de la peinture du XVIIIe siècle.
En littérature, la lettre, point d'articulation de l'écriture et du désir, devient la métonymie du corps de l'être aimé. Elle s'érige ainsi en fétiche, offrant un compromis entre l'affirmation de l'absence et son déni. En peinture, dans les nombreuses représentations de « Jeune femme à la lettre » le corps de la femme présent sur la toile se mue littéralement, sous nos yeux, en métaphore de la lettre : si ce corps est d'abord contemplé, il est aussi à la lettre à écrire ou à lire, voire à déchiffrer. Le titre récurrent La lettre ou Jeune femme écrivant (lisant) une lettre souligne la tension irrésolue entre l'attention portée à la lettre et celle accordée au corps, comme si, en fin de compte, jeune femme et lettre étaient dans un rapport d'équivalence.
Dans le texte comme dans l'image, si l'on s'adonne sans retenue à la lettre d'amour, on s'abandonne aussi éperdument à l'amour de la lettre.
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