Alors que de nombreux travaux ont mis en lumière le rôle central de Paris dans la vie musicale européenne du XIXe siècle, l'histoire de certains de ses hauts lieux de musique est demeurée dans l'ombre. L'historiographie a eu tendance à passer systématiquement sous silence l'importance des églises dans cette activité artistique. Tout au long du siècle, les « fêtes musicales » organisées dans les paroisses de la capitale ont pourtant compté au nombre des événements marquants de chaque saison. Certains temps forts du calendrier religieux - principales célébrations de l'année, fêtes patronales, exercices de dévotion, prières publiques, inaugurations d'orgues, etc. - sont alors l'occasion d'une « musicalisation » exceptionnelle des sanctuaires. Ces solennités attirent un public formé en grande partie d'amateurs de musique. Annoncées et parfois longuement commentées dans la presse, elles mobilisent des chanteurs et des instrumentistes extérieurs aux bas-choeurs des paroisses et proposent des ouvrages de grande ampleur.
À la croisée de la musicologie, de l'histoire culturelle et religieuse, et de la sociologie de l'espace, ce livre explore la manière dont les mutations caractéristiques de la vie musicale du XIXe siècle se sont traduites par la transformation des églises parisiennes en d'éphémères salles de concert. L'ouvrage s'organise autour de cinq études de cas, consacrées aux prières publiques, aux concerts de l'Association des artistes musiciens à Saint-Eustache, aux inaugurations d'orgues, aux exercices du mois de Marie et aux Semaines saintes de Saint-Gervais.
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