Les intellectuels ont souvent manifesté une méfiance à l'égard des
médias de masse. Parmi eux, les écrivains ont longtemps considéré
que la littérature risquait de se pervertir en s'abaissant au contact du
grand public.
À contre-courant, aux États-Unis, Edgar Allan Poe fut l'un des
premiers, dans ses écrits, à estimer le rapport au grand public
bénéfique pour la littérature, une position mal interprétée et pourtant
relayée par des écrivains français comme Mallarmé et Baudelaire.
Méconnaissant le débat littéraire américain, ils ont lu dans l'oeuvre
de Poe un avertissement contre les dangers d'un public de masse.
Lecture inversée en somme... Selon eux, l'écrivain devait créer une
littérature difficile d'accès se refusant à courtiser un large public.
Paul Valéry a construit sa notoriété sur cette doctrine. Paradoxe sans
nul doute... Jane Blevins suggère que si des écrivains comme Valéry
sont devenus célèbres malgré une littérature supposée «difficile»,
c'est grâce au rôle crucial joué par les critiques littéraires.
Dans les années 1930-40, les critiques littéraires vont peu à peu
prendre une place grandissante dans les médias. La radio s'ouvre
alors à une programmation littéraire ambitieuse et plus largement,
par la voix des écrivains qu'elle accueille, aux débats d'idée des plus
riches qui maintiendront la popularité et l'influence des écrivains en
France jusqu'après la Deuxième Guerre mondiale.
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