Levi a souvent confié que s'il n'avait pas été déporté à
Auschwitz, jamais il ne serait devenu un écrivain. Parce qu'il
a éprouvé le besoin irrépressible de témoigner de l'horreur du
lager, il a été contraint d'écrire.
Il a longtemps pensé qu'écrire avait été, pour lui,
l'équivalent d'une cure analytique et qu'après Auschwitz, il
avait pu mener, grâce à son écriture, une vie d'homme libre.
Mais lorsqu'il a découvert les limites obligées du témoignage
et de la lettre, il en a été accablé. Et parce qu'il a continué à
sans cesse écrire sur Auschwitz même quand il croyait s'en
éloigner, sa tristesse est devenue mélancolie. L'ombre des
disparus auxquels il a redonné sinon la vie au moins une
certaine existence, a assombri la sienne jusqu'à ce qu'il décide
d'y mettre un terme. Le suicide s'est imposé à lui comme la
seule échappatoire possible et comme l'ultime moyen
d'affirmer sa dignité d'homme.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.