Pourquoi est-on si réticent à avouer ses fantasmes ? Qu'y a-t-il de si intimement inavouable, en contraste du penchant moderne à l'auto-confession ? Au-delà de l'usage galvaudé du terme, il s'agit de prendre la mesure de l'activité fantasmatique en sa dimension inconsciente en suivant la genèse de la clinique et de la théorie freudiennes - de la mise à jour de la puissance du fantasme en sa dimension (psycho) sexuelle à l'arrière de la « scène originaire » à sa mise en place entre rêve et symptôme.
L'analyse précise du travail inconscient du fantasme, à travers le cas paradigmatique Léonard de Vinci, débouche sur une « métapsychologie du fantasme ». Ainsi émerge le « monde du fantasme », zone protégée du « principe de plaisir » au moyen duquel le sujet maintient l'objet de son désir et soutient la réalité. Enfin apparaît, à travers « un enfant est battu », l'écriture du fantasme, travail de la culpabilité oedipienne en son lien au masculin et au féminin.
La traversée des figures cliniques du fantasme de la névrose à la perversion et son lien au délire, puis de ses « destins », de l'amour au collectif, permet de relire l'apport de Lacan, situant le fantasme comme « poinçon » entre le sujet divisé et « l'objet a » dont il est l'accès privilégié, objet pour le désir - ce qui atteste qu'à l'impossible le sujet se sent « personnellement » tenu...
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