L'angoisse est ce moment où quiconque fait l'expérience aiguë du déplaisir, se ressentant à la fois sous l'effet physique d'une décharge sensori-motrice et sous l'emprise d'une puissance énigmatique.
La psychanalyse y déchiffre l'affect-signal de danger, à la fois aveugle et précis, du désir inconscient.
La « névrose d'angoisse » démontre l'aptitude de l'angoisse à organiser une pathologie spécifique, au-delà de la banale « neurasthénie ». L'angoisse apparaît ensuite comme l'index d'un conflit psychique, en même temps qu'elle traduit une alerte narcissique. C'est à ce titre « le phénomène principal et le problème fondamental » de la névrose, en même temps que la « question-piège » de la psychanalyse. Le recours à la « métapsychologie » ou théorie psychanalytique permet de reconstituer les acteurs et les coulisses du drame de l'angoisse, à travers les instances de l'appareil psychique impliquées (moi, ça, surmoi). L'évolution de la théorie freudienne permet de situer le drame de l'angoisse, entre inhibition et symptôme, par rapport à la causalité traumatique.
Cela permet enfin de situer les destins de l'angoisse - de séparation, de castration, « angoisse sociale » - et de réinterroger le symptôme, de la somatisation à la phobie, enfin comme index de la dualité masculin/féminin. Ainsi devient lisible l'apport de Lacan, qui situe le sujet de l'angoisse, identifié à l'« objet a », comme « sensation du désir de l'Autre ». Moment de vérité : le sujet angoisse là où il désire.
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